TDAH : comprendre (enfin) ce qui se passe dans le cerveau de ton enfant

TDAH : comprendre (enfin) ce qui se passe dans le cerveau de ton enfant

Ton enfant est intelligent, plein d’idées, curieux de tout… mais il oublie ses affaires, il se lève 15 fois pendant les devoirs, il parle non-stop, il a du mal à rester concentré sur une tâche plus de 3 minutes. Tu as l’impression de répéter toujours la même chose et parfois tu te demandes : « Mais qu’est-ce qui cloche dans sa tête ? »

La vérité, c’est que rien ne « cloche ». Son cerveau ne fonctionne tout simplement pas comme celui des autres. Et ça, ce n’est pas une tare : c’est une particularité. Ce que je te propose aujourd’hui, c’est de rentrer dans le cerveau d’un enfant avec TDAH (Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) pour enfin comprendre pourquoi il agit comme ça, et surtout, comment toi, en tant que parent, tu peux l’aider à mieux vivre avec.

Le TDAH, ce n’est pas « juste » de l’agitation

Le TDAH est souvent caricaturé : un enfant qui saute partout, qui ne tient pas en place, qui bavarde sans cesse. Mais en réalité, le TDAH est bien plus complexe.

Il touche trois grands domaines :

- L’attention → ton enfant a du mal à maintenir sa concentration, surtout sur les tâches monotones ou qui ne l’intéressent pas.

- L’impulsivité → il réagit sans réfléchir, coupe la parole, fait avant de penser.

- L’hyperactivité (parfois) → agitation corporelle, besoin de bouger en permanence.

Et attention : tous les enfants TDAH ne sont pas hyperactifs ! Certains sont « simplement » inattentifs, dans la lune, rêveurs… Ce qu’on appelle le TDA sans H.

👉 En gros, le TDAH, c’est un trouble de la régulation de l’attention et du contrôle des impulsions. Et ça se passe dans le cerveau, au niveau chimique et neurologique.


Ce qui se passe VRAIMENT dans le cerveau d’un enfant TDAH

C’est ici que ça devient passionnant.

Le cerveau d’un enfant TDAH n’est pas « abîmé », il est câblé différemment. Et plusieurs zones clés expliquent ses comportements :

1. Le cortex préfrontal (le chef d’orchestre qui s’emmêle les pinceaux)

Le cortex préfrontal, situé derrière ton front, est chargé de :

- planifier,

- organiser,

- se concentrer,

- gérer ses émotions,

- inhiber ses comportements impulsifs.

Chez l’enfant TDAH, cette zone est moins active et parfois moins développée. Résultat : il a du mal à « freiner » ses envies immédiates. C’est comme si son cerveau disait : « Allez, on fonce ! » sans mettre le clignotant.

2. Les neurotransmetteurs (dopamine et noradrénaline, les messagers fatigués)

Les chercheurs ont découvert un déficit en dopamine et en noradrénaline chez les enfants TDAH. Ces neurotransmetteurs sont essentiels pour :

- maintenir l’attention,

- ressentir la satisfaction d’avoir terminé une tâche,

- réguler la motivation.

👉 Concrètement, ça veut dire quoi ?
Qu’une consigne simple (« va ranger ta chambre ») ne déclenche pas le même niveau de motivation que chez un autre enfant. Il n’a pas cette petite récompense interne qui l’encourage à continuer.

3. Le système de récompense (une autre façon d’apprendre)

Le cerveau TDAH est en quête constante de stimulation immédiate. Si une activité est captivante (jeu vidéo, bricolage, activité créative), il peut rester focus des heures. Mais si c’est répétitif ou ennuyeux (devoirs, rangement, dictée), c’est mission impossible.

C’est ce qu’on appelle le paradoxe de l’attention :

- « incapable » de se concentrer sur certaines choses,

- « hyperfocus » sur d’autres.

Et ce n’est pas de la mauvaise volonté, c’est une question de câblage neurologique.


Partie 3 : Et dans la vie de tous les jours, ça donne quoi ?

Pour toi, parent, le TDAH se traduit par des situations parfois épuisantes :

- Ton enfant commence trois choses à la fois mais n’en termine aucune.

- Les devoirs se transforment en champ de bataille.

- Il oublie son sac, ses cahiers, sa veste… (la moitié de sa vie, en fait).

- Il parle, parle, parle… et t’interrompt sans cesse.

- Il bouge sur sa chaise comme s’il avait des fourmis dans les jambes.

- Il se met en colère pour des « petites choses », puis retrouve le sourire en 2 minutes.

👉 Et le plus dur, ce n’est pas seulement la gestion quotidienne. C’est aussi le regard des autres :

- « Ton fils est mal élevé »

- « Elle ne fait aucun effort »

- « Il est paresseux »

Alors qu’en réalité, ton enfant se bat tous les jours avec un cerveau qui lui demande 10 fois plus d’efforts pour faire des choses simples.


Comment aider ton enfant au quotidien ?

Bonne nouvelle : tu peux faire énormément pour l’aider, même sans être neuropsychologue.

1. L’organisation visuelle et concrète

Les enfants TDAH ont du mal avec l’abstrait. Un emploi du temps affiché, une checklist colorée, un timer visuel… ça change tout.
👉 Exemple : une to-do list avec cases à cocher peut l’aider à voir ses progrès et ressentir cette fameuse satisfaction.

2. Fractionner les tâches

Demander « Range ta chambre » = mission impossible.
Mais dire « Range les Legos », puis « Range les livres », puis « Mets les vêtements dans le panier » = beaucoup plus accessible.

3. Bouger pour mieux apprendre

Lui interdire de gigoter, c’est comme demander à un poisson de ne pas nager. Au lieu de lutter, on adapte :

- faire les devoirs en marchant,

- réciter une leçon en sautillant,

- utiliser un ballon ou un coussin d’équilibre.

4. Encourager au lieu de sanctionner

Les enfants TDAH entendent beaucoup plus de critiques que les autres. Pour équilibrer, multiplie les encouragements et félicite chaque effort, même petit.

5. Favoriser des temps calmes « recharge »

Ces enfants vivent en accéléré. Offrir des temps de pause sensorielle (écoute de musique, bain chaud, câlin, activité créative) les aide à réguler leurs émotions.


Médicaments ou pas ? (Le sujet qui fâche)

On ne va pas se mentir : c’est un débat très sensible.

- Oui, les médicaments (méthylphénidate type Ritaline, Quasym, Concerta) peuvent transformer la vie d’un enfant TDAH. Ils aident à réguler la dopamine et la noradrénaline, améliorent l’attention et le contrôle des impulsions.

- Non, ce n’est pas une baguette magique : ça ne règle pas tout et ce n’est pas adapté à tous les enfants.

👉 Ce qu’il faut retenir : le médicament n’est jamais la seule solution. Il doit être accompagné d’un suivi psychoéducatif, d’une adaptation scolaire, et surtout d’un accompagnement bienveillant des parents.


Partie 6 : Et si on changeait de regard ?

Plutôt que de voir le TDAH uniquement comme un problème, regarde aussi les forces incroyables de ton enfant :

- créativité débordante,

- énergie illimitée,

- curiosité insatiable,

- capacité à penser « hors des sentiers battus »,

- sensibilité émotionnelle et empathie.

De nombreux adultes TDAH sont devenus inventeurs, artistes, entrepreneurs à succès… parce que leur cerveau fonctionne différemment.

Ton rôle, en tant que parent, c’est d’aider ton enfant à transformer cette différence en atout, plutôt que de le laisser se définir par ses difficultés.


Conclusion : aimer son enfant TDAH, c’est aimer un feu d’artifice

Vivre avec un enfant TDAH, ce n’est pas de tout repos. C’est parfois épuisant, frustrant, décourageant. Mais c’est aussi vivre avec un petit feu d’artifice qui explose de créativité, d’idées, d’émotions.

Comprendre son cerveau, c’est arrêter de penser qu’il fait exprès. C’est arrêter de s’énerver pour « rien » et commencer à l’accompagner avec bienveillance.

Ton enfant n’est pas paresseux, ni capricieux, ni mal élevé.
Il est différent, et ça, c’est une force.

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