Dyscalculie : quand les chiffres deviennent une montagne… et comment aider ton enfant à l’escalader

Dyscalculie : quand les chiffres deviennent une montagne… et comment aider ton enfant à l’escalader

Ton enfant a beau être intelligent, curieux, vif d’esprit… dès qu’il s’agit de chiffres, c’est comme si un mur invisible se dressait devant lui. Les additions se transforment en casse-tête, les tables de multiplication semblent impossibles à retenir, et lire l’heure sur une horloge analogique relève de la science-fiction.

👉 Si tu reconnais ton enfant dans cette description, il est possible qu’il souffre de dyscalculie, un trouble encore méconnu, mais qui touche environ 3 à 6 % des enfants. Et contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’est ni de la paresse, ni un manque d’intelligence.

Dans cet article, on va plonger ensemble dans ce trouble, comprendre ses mécanismes, ses signes, ses conséquences… et surtout voir comment accompagner ton enfant sans dramatiser, mais avec des solutions concrètes et bienveillantes.


Qu’est-ce que la dyscalculie (et ce que ce n’est pas !)

La dyscalculie fait partie des troubles DYS, au même titre que la dyslexie (trouble de la lecture), la dyspraxie (trouble de la coordination motrice) ou la dysorthographie (trouble de l’orthographe).

👉 Elle concerne spécifiquement la manipulation des nombres et des opérations mathématiques.

Cela veut dire que l’enfant peut :

- Avoir du mal à comprendre la valeur d’un chiffre (ex. 3, ce n’est pas juste un signe écrit, c’est aussi une quantité).

- Ne pas réussir à retenir les tables de multiplication malgré des heures de révisions.

- Se tromper en faisant des calculs simples, ou inverser les chiffres (45 devient 54).

- Être incapable d’évaluer rapidement une estimation (par exemple, dire si un objet coûte plutôt 5 € ou 50 €).

Ce que la dyscalculie n’est pas

❌ Ce n’est pas un manque d’effort.
❌ Ce n’est pas un désintérêt pour les maths.
❌ Ce n’est pas lié à l’intelligence globale : certains enfants dyscalculiques ont un raisonnement verbal brillant.
❌ Ce n’est pas la simple "phobie des maths" qu’on retrouve chez beaucoup d’élèves.

👉 C’est un trouble neurodéveloppemental, donc une manière différente pour le cerveau de traiter les informations numériques.


Les signes qui doivent alerter

Tous les enfants n’aiment pas les maths, mais certains indices peuvent mettre la puce à l’oreille :

- Difficultés persistantes avec le comptage (même après plusieurs années de scolarité).

- Confusions régulières entre les signes : +, -, ×, ÷.

- Inversions fréquentes des chiffres : écrire 17 au lieu de 71.

- Incapacité à mémoriser les tables malgré des répétitions quotidiennes.

- Difficulté à comprendre la notion de temps, de monnaie, ou à lire une horloge.

- Anxiété ou blocage dès qu’un exercice de maths est proposé.

👉 Ce n’est pas parce que ton enfant déteste ses devoirs de maths qu’il est dyscalculique. Mais si ces signes reviennent de manière durable, et surtout si les difficultés s’aggravent au lieu de s’atténuer, il peut être utile de consulter.


Les conséquences sur la vie scolaire et personnelle

Un trouble des chiffres ne reste pas cantonné au cahier de maths : il impacte toute la vie quotidienne.

- À l’école : notes faibles, perte de confiance, découragement, comparaison avec les autres élèves.

- À la maison : tensions lors des devoirs, crises de larmes, sentiment d’échec.

- Dans la vie quotidienne : gérer sa monnaie, s’orienter dans le temps, calculer une durée, cuisiner avec des mesures… tout devient compliqué.

Le plus difficile, ce n’est pas seulement le rapport aux chiffres, mais surtout le sentiment d’infériorité que certains enfants développent. Ils se disent "nuls", "pas intelligents", alors que leur potentiel est ailleurs.

👉 Et c’est là que ton rôle de parent est essentiel : aider ton enfant à comprendre qu’il n’est pas son trouble, et que des solutions existent.


Comment faire diagnostiquer la dyscalculie

Si tu suspectes une dyscalculie, la première étape est de ne pas rester seul·e.

  1. En parler à l’enseignant·e : il ou elle pourra donner des exemples précis observés en classe.

  2. Consulter un orthophoniste : les orthophonistes spécialisés en troubles du calcul réalisent des bilans complets.

  3. Passer par un neuropsychologue : pour confirmer le diagnostic et évaluer le profil cognitif global de l’enfant.

Le bilan permettra de savoir s’il s’agit vraiment d’une dyscalculie, ou si les difficultés viennent d’autres causes (troubles de l’attention, anxiété, manque de bases solides…).


Les pistes pour aider ton enfant

À la maison :

- Utilise du concret : au lieu d’apprendre les tables par cœur, manipule des objets (perles, Lego, jetons…).

- Fais appel aux jeux : dominos, jeux de société avec dés, Monopoly pour l’argent, etc.

- Dédramatise : si ton enfant se trompe, rappelle-lui que l’erreur fait partie de l’apprentissage.

- Valorise ses réussites ailleurs : l’école ne se résume pas aux maths.

Avec des professionnels :

- Orthophonie spécialisée : rééducation adaptée avec des méthodes visuelles et tactiles.

- Aménagements scolaires : temps supplémentaire aux évaluations, exercices adaptés, calculatrice autorisée.

- Accompagnement psychologique : pour éviter la perte de confiance et l’anxiété.


Changer le regard sur la dyscalculie

Ton enfant n’est pas "nul en maths", il a juste besoin d’une autre voie d’apprentissage.

De nombreux adultes dyscalculiques réussissent leur vie professionnelle et personnelle sans problème, en s’appuyant sur leurs forces (langage, créativité, mémoire visuelle…).

👉 Ton rôle, ce n’est pas de supprimer toutes les difficultés, mais de lui apprendre à trouver des stratégies, à développer ses points forts, et surtout à croire en lui.


Conclusion

La dyscalculie n’est pas un mur infranchissable. C’est une montagne, oui, mais que ton enfant peut escalader avec le bon équipement, au bon rythme, et surtout avec ton soutien inconditionnel.

Alors respire, dédramatise, et rappelle-toi : ton enfant est bien plus qu’un bulletin de notes. ❤️

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